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VIE DE LA BASE

Photo Argentique

A DDU, il y a un labo photo.

La photo argentique, c’est de la photo… tout du moins pour celles et ceux qui sont nés avant la photo numérique. Reste qu’il faut développer les pellicules : à DDU, il y a un labo photo.

Jeudi de la connaissance sur la photo argentique

Tout a commencé par un jeudi de la connaissance sur la photographie argentique proposé par Aubin (l’instrum’ de la base).

Il nous a parlé d’optique de base et de l’appareil argentique (entièrement mécanique), puis de la composition de la pellicule et de la chimie du développement de la photo. C’était très intéressant à tout point de vue.

Labo photo de Géophy

Question de génération

Je fais partie des vieux de DDU. Mais je comprends encore les références culturelles des plus jeunes, j’adhère à leurs valeurs progressistes et je regarde ou lis des mangas. Mais sur la photo … je me suis vue à l’âge que j’ai.

Mes premiers appareils photos étaient des jetables argentiques. Je sais ce qu’est une pellicule, qu’il ne faut pas l’exposer à la lumière, qu’il faut la développer, etc … Ce n’est pas le cas des plus jeunes sur la base. Pour eux, la « photo », c’est la photo numérique. « Comment est-ce vous développiez les photos ? » (Est-ce qu’on avait chacun une chambre de développement chez soi ? Non !) Nous portions les pellicules à des gens qui les développaient pour nous. Certains gardaient les pellicules dans leur frigos, etc … Tout un tas de pratique que les hivernants de 20 ans n’imaginent même pas.

Et surtout, le vocabulaire a changé sans que je ne m’en rende compte. La « photo » est devenue « photo argentique », quand la « photo numérique » est devenue « photo ». Nous sommes en 2024. Pour l’instant, le vélo est encore un mode de transport où l’on se propulse avec les jambes. Est-ce que bientôt « vélo » signifiera « vélo à assistance électrique », pendant que le vélo historique sera définitivement appelé « vélo musculaire » ?

Un appareil argentique

Aubin nous a proposé de nous prêter pendant une semaine l’appareil argentique de la station, ainsi qu’une pellicule qu’il préparait lui-même. Le conseil était d’utiliser toute la pellicule en une sortie. Puis, nous développerions ensemble cette pellicule. J’ai accepté.

Donc un jour de repos, je suis sortie sur la base pour faire ces fameuses photos. L’appareil était purement mécanique donc il fallait faire avancer la pellicule à la main entre chaque photo. La netteté était à régler à la main. Bien pratique, un curseur donnait une indication de luminosité qui permettait d’ajuster la vitesse. C’était bien agréable de sentir le miroir bouger dans l’appareil. Mais, il était entièrement métallique donc bien froid à l’extérieur même avec les gants … j’étais toujours en Antarctique.

L’appareil photo argentique de la base, dont l’objectif est maintenant protégé par un cache fabriqué par Aubin.

Développement

Et comme beaucoup de choses, j’ai laissé filé le temps. On a développé ma pellicule avec Aubin quasiment la veille de son départ (à R0). Les films sont restés pendus à sécher pendant quelques temps dans le labo-photo, déserté les premiers temps de la campagne d’été.

Tirage

Puis, j’ai tiré les photos avec Doumé (biologiste de la campagne d’été) quasiment la veille de mon départ (à R1). Doumé s’y connaît très bien. Il me ré-explique la théorie.

Le film de la pellicule est panchromatique : il est sensible à 300 nm-700 nm (tout le visible). Nous l’avons donc développé avec Aubin dans le noir le plus absolu. Par contre, le papier est uniquement sensible à 2 couleurs (au bleu et au vert) avec différentes sensibilités en fonction du papier. On peut le manipuler sous de la lumière rouge.

Trois étapes : révélateur, fixateur, bain arrêt et lavage

On fixe le papier photo à son support. On règle l’appareil en fonction du papier fournit (quelle quantité de vert et de bleu) et la mise au point en regardant le grain du papier photo. Puis, on fait passer la lumière à travers le négatif sur le papier photo. Mais pour quelle durée ?

Temps d’exposition

Pour regarder, le temps d’exposition, on fait un test de lumière : on prend une bande de papier photo qu’on éclaire par morceaux puis on tire la bande en la passant par des bains.

On est à DDU : Doumé n’est pas sûr de la qualité ou de l’âge des produits… Mais on prépare les bains : révélateur, bain d’arrêt et fixateur puis l’eau et les temps de trempage.

Il n’y a pas de réglage optimal. Il faut des noirs profonds et des blancs, alors c’est bien développé. Mes photos étaient sous-exposées (il y avait des nuages), je vais attendre 35s !pour être sure d’avoir des noirs profonds.

« Merci Doumé, je peux à présent me débrouiller toute seule ».

Après, j’ai enchaîné les tirages. Pour chaque négatif, photo par photo, en changeant les réglages, l’éclairage puis les bains. C’est amusant, mais c’est chronophage. Je ne pas pu travailler sur tous les négatifs. Ca reste très satisfaisant.

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