Ce lundi 26 février 2024, c’est le départ de R4. L’Astrolabe a fait un dernier arrêt éclair (4 jours) à DDU, histoire de récupérer les dernières personnes qui étaient ici.
On a dit au revoir le matin aux scientifiques et aux campagnards qui partaient. Ils nous ont quitté par une petite embarcation à 9h pour rejoindre l’Astrolabe.
Après une semaine de vent fort, c’est par une journée magnifique que l’Astrolabe a appareillé. De toute façon, l’Astrolabe ne peut pas manœuvrer dans l’Anse du Lion par plus de 25kt (45km/h).
Toutes les rotations ont été compliquées. Cette fois-ci, après que la météo se soit améliorée, c’est un problème technique sur le petit bateau qui aurait pu retarder le départ. A ce stade, il y avait toujours l’hélicoptère pour faire des rotations. Mais finalement tout le monde a pu prendre le bateau en temps et en heure. En Antarctique, rien d’automatique.
Puis l’Astrolabe est parti faire un tour, laissant quelques campagnards d’été sur le Lion. Ils ont passé encore quelques heures à démonter le quai d’accostage de l’Astrolabe, puis à ranger les machines sur la piste du Lion.
Du côté des hivernants, on était content de les voir partir. On leur a fait au revoir le matin au départ des scientifiques et le soir quand l’Astrolabe est revenu chercher les campagnards.
On attendait la fin de la campagne d’été et le début de l’hivernage. On a fêté cela par d’autres fumigènes et du champagne. Et après quelques dernières blagues échangées à la radio avec l’Astrolabe, on est rentré à la base haute.
La configuration de la salle commune a changé dès aujourd’hui. Le réfectoire n’a plus besoin d’être aussi grand : Nous ne sommes plus que 24. Donc des jeux et une salle cinéma ont envahi le séjour.
Ouf… un peu de nuit.
DDU est toujours aussi beau. Juste plus calme.
Retour sur la campagne d’été
Vous êtes nombreux à me demander comment ça se passe la vie sur place. Comment se passe la cohabitation avec les autres et de quoi se constituent les repas…
Et bien la campagne d’été a été très dense et fatigante. Mais j’ai plein de choses à raconter. Je le ferai sur le blog bientôt, en plus de raconter l’hivernage.
L’Astrolabe est arrivé le pack était cassé. La débâcle a eu lieu dans la nuit juste avant notre arrivée.
Vidéo de la débâcle à DDU par la caméra du BT
Quand je suis arrivée aux abords de Dumont d’Urville (DDU), j’ai vu mes premiers manchots Adélie. Les tous premiers que j’ai vu se déplaçaient sur un morceau de banquise, récemment débâclée. Je les ai trouvés tellement mignons. Vraiment trop choux, ces toutes petites créatures qui jaillissent de l’eau et se déplacent en bandes. Ma réaction d’émerveillement a fait rire Gérald, un campagnard d’été. Les campagnards sont manutentionnaires, plongeurs, conducteurs d’engins, soudeurs, plombiers, électriciens… Ils viennent à Dumont d’Urville les quelques mois d’été mais repartent avant l’hivernage. Ils viennent la plupart d’une année sur l’autre. La banquise… les manchots… ils connaissent ! Et personne ne trouve les manchots Adélie mignons très longtemps.
Un phoque sur un morceau de banquise
Depuis l’île des Pétrels, ou la piste du Lion, où l’Astrolabe doit s’amarrer, on voit le glacier de l’Astrolabe.
Le continent Antarctique
La glace du glacier est plus transparente et plus bleue que la glace de mer, qui est bien blanche. C’est magnifique.
Le glacier de l’Astrolabe
Le jour le plus long
Bref, nous sommes arrivés le 12 décembre 2023 au matin.
Nous avons vu le ballon-sonde des collègues partir à 9h00… et puis, nous sommes repartis faire les tours de bateau.
On fait des ronds dans la banquise
A ce stade, il fallait attendre que le personnel du port soit près à nous accueillir et mette en place le quai. Donc nous sommes restés à faire des ronds dans l’eau jusqu’à 12h. L’Astrolabe cassait la glace. Donc nous avons mangé le repas de midi sur le bateau.
Quand nous sommes entrés dans l’Anse du Lion (cf. cartographie de DDU), le bateau a beaucoup perturbé les manchots qui ont l’habitude de plonger à cet endroit.
On voit depuis l’Astrolabe deux colonies de manchots : des Empereurs et des Adélies
Et là, c’est le drame. Un résidu de banquise est venu se loger entre le quai et bateau.
Le fameux petit bout de banquise qui nous empêche de débarquer
On a eu un mal fou à l’évacuer. Comment un bout de glace du tier de la surface d’un brise-glace peut-il empêcher un débarquement ? Il faut le voit pour le comprendre. Le brise-glace ne pouvait pas le casser en montant dessus car le morceau de glace se déplaçait avec les vagues. Nous étions trop loin de quelques mètres pour débarquer. Il fallait réussir à l’évacuer, mais comment ? En repartant et revenant sous un autre angle quelques fois ? Ca n’a pas marché. C’est en tapant dessus avec un tractor-Pelle qu’on a réussi à le casser, puis évacuer les morceaux. C’était un avant goût des nombreuses contraintes techniques avec lesquelles on doit vivre en Antarctique.
L’engin qui tape sur le glaçons
Accueil à la base
Emilie, la médecin, et les météos de la TA73 (Terre-Adélie 73 – Les hivernants de l’année précédente) sont venus nous chercher sur la quai. Ils ont dû attendre longtemps.
Ils nous ont montré les bâtiments. Nos chambres et nos affaires nous attendaient. Je partage ma chambre avec Lise (la menuisière).
Accueil des nouveaux
Le lendemain, nous avons eu un accueil au séjour, histoire de parler des quelques règles de vie sur la base.
Manchots Adélie au coeur de la base
Puis nous sommes partis sur la banquise pour une formation sur le comportement qu’il faut avoir.
Première sortie : des ornithologues dans les rochers et des phoques sur la banquise.
Est-ce que vous saviez que Thomas Pesquet a séjourné sur la base de Dumont d’Urville ? Bon, j’avais déjà pris le bus avec lui en allant sur le port d’Hobart. J’allais y séjourné, il allait faire un test Covid. Et comme dirait Lise :
« Ma sœur me dit : « Tu ouvriras l’oeil. Il y a Thomas Pesquet sur la base. » — C’est pas comme si je l’avais croisé en calbut en allant à la salle de bain cette nuit. ».
Devinez qui est de dos en doudoune noire
Thomas Pesquet, tout le monde en parle. Mais durant la passation, on avait autre chose à faire que des selfies. Avec Pauline, nous lui avons présenté la météo. Il nous a fait une belle présentation le jeudi suivant sur son travail et ses projets. Mais le fait que les visites des officiels (lui et Olivier Poivre d’Arvor, dans un premier temps, puis des députés et la préfète des TAAF dans un second) nous ont pris beaucoup de temps, sur un temps de passation qui était déjà trop court.
Mal de Terre
Une dernière chose : Les premiers jours sont compliqués parce qu’on a le mal de terre. Ne riez pas. Je n’ai pas eu beaucoup de mal de mer. Je suis chanceuse. Mais le sol de la station a tangué autour de moi pendant plusieurs jours en arrivant sur la base.
L’Astrolabe nous amène de Hobart à DDU. Mais il sert aussi à la recherche scientifique. Des aménagements particuliers ont été réalisés pour faire des prélèvements : au moins une rampe de lancement des sondes XBT et un robinet de prélèvement d’eau de mer. Deux projets s’y déroulaient durant ma traversée. Ils se plaçaient tous deux dans le cadre d’une meilleure connaissance de l’océan global.
Profils de température par XBT
Dans l’Astrolabe, je partageais mon poste (ma chambre) avec deux scientifiques qui se relayaient pour faire des mesures de profils de température tout au long de la traversée entre Hobart et Dumont d’Urville. Comme chez les marins, elles faisaient des quarts. Il ne fallait pas faire de bruit, ni la nuit, ni le jour parce qu’il y avait toujours quelqu’une qui dormait dans la chambre.
J’ai eu la chance de participer pendant quelques heures à leur programme scientifique. Elisa avait pour projet de valider une paramétrisation de hauteur de l’océan en combinant 1/ la fauchée d’un satellite défilant qui passait juste au-dessus de l’Astrolabe entre Hobart et Macquarie (qui lui donnait cette hauteur) et 2/ les profils de températures de l’océan que nous allions mesurer à l’aide de sondes XBT.
Ordinateur de l’acquisition des données avec la trajectoire du bateau.
Les profils étaient mesurés toutes les heures ou toutes les deux heures durant la majeure partie de la traversée. Mais sur certaines portions de notre voyage (quand nous étions sous la fauchée du satellite) nous passions en période d’observation intensive durant laquelle les sondes étaient lancées toutes les 20min.
Les sondes XBT
En général, nous étions 2 ou 3 par équipe et nous lancions les sondes durant 2h avant d’être relayés. Quand le bateau penche d’un coté, il faut lancer du coté qui n’est pas libre d’eau. Donc en fonction du vent, le lancer ne se fait pas toujours du coté de l’ordinateur qui fait l’acquisition des données. Il faut faire le lancer, puis revenir pour visualiser l’acquisition.
La rampe pour lancer les XBT (fermée) dans la cale de l’Astrolabe
C’est compliqué de passer de bâbord à tribord entre chaque lancer.
Chemin difficile d’accès que nous empruntions entre bâbord et tribord
Isotopes
Un autre projet consistait à prélever des échantillons d’eau de mer pour mesurer le rapport isotopique entre l’oxygène 16 et l’oxygène 18 sur le trajet. Une fiole numérotée est remplie toutes les heures. Ouvrir un robinet, c’est beaucoup moins contraignant que de travailler sur les sondes XBT et on peut le faire seul.
Robinet pour remplir les fioles Fioles étiquetées
Dans la cale
Les deux projets se déroulent dans la cale de l’Astrolabe. Il s’agit de l’entrepôt de la cargaison. On y fait du sport, en particulier sur un vélo d’appartement. Comme tous les meubles du bateau, il est bien attaché au sol.
Vélo d’appartement de la cale de l’Astrolabe.
La pièce est vaste et encombrée.
La cale vue de dessus.
Elle est bruyante, froide et humide.
Cordages dans le passage avec quelques traces d’eau au fond.
Si on était seul durant les expériences, ce serait un peu triste de se sacrifier ainsi pour la science.
L’Astrolabe est un bateau militaire, démilitarisé pour cette mission entre Hobart et Dumont d’Urville. Il fait 72 m de long et est constitué de 8 étages. C’est un très petit brise glace. Nous sommes une soixantaine à bord, dont une vingtaine de marins.
Vivre sur l’Astrolabe demande d’acquérir tout un vocabulaire. La coupée, c’est la passerelle qui relie le quai au bateau. Elle se fixe à différents étages du bateau en fonction de la hauteur du quai. La passerelle, elle, est le poste de conduite du bateau, juste au-dessous de la mature sur laquelle sont fixés les instruments, comme le radar et le nid de pie, qui est un poste d’observation. Un pont est un étage. La rampe, c’est là où on pose le plateau de la cantine. Les couloirs sont les coursives et les coursives extérieures s’appellent des passes. Les escaliers se disent des échappées. Ma chambre est un poste. Mon lit se dit : banette, niche ou caille. Quand on est en mode citadelle, ça veut dire qu’une seule porte est ouverte sur l’extérieur.
Au début, l’Astrolabe était, pour moi, un vrai labyrinthe de métal, j’avais beaucoup de mal à me repérer, et les explications de l’équipage, qui est très sympa et aux petits soins, n’étaient pas toujours très claires. Mais on apprend, on s’habitue.
Mon poste
Mon poste est spacieux. Je le partage avec 3 autres femmes. Deux d’entre elles sont des scientifiques qui travaillent à bord du bateau jour et nuit. Elles se relèvent toutes les 8 heures pour lancer les sondes de température dans la mer (je vous en parlerai aussi). Il ne faut pas les réveiller, donc je quitte le poste très tôt avec toutes mes affaires pour la journée et je rejoins soit la salle de réunion IPEV, au niveau du pont des officiers, soit le salon passagers, au niveau du pont intermédiaire.
Réfectoire
On mange en deux services à la cantine : les babords et les tribords. Il y a une buanderie et une bibliothèque pour ceux qui n’ont pas le mal de mer.
Le gastrolabe
L’Astrolabe est très confortable. Mais comme il a un font plat pour pouvoir monter sur la glace et la casser, dans des mers très agitées comme l’océan antarctique, le bateau gite beaucoup, d’où son petit nom de « gastrolabe ». Merci aux marins de nous avoir laissé les couchettes au niveau de la cale : tu préfères être à la base d’un métronome, plutôt qu’à la pointe de son aiguille. On nous a tout de suite prévenu, et fourni un traitement contre le mal de mer. C’est un patch qu’on colle dernière l’oreille et dont les effets durent 3 jours. Il y a quelques effets secondaires : la vue qui peut se troubler, la bouche et les sinus qui peuvent s’assécher. Mais moi qui suis sensible au mal des transports, je m’en suis très bien sortie avec le patch et j’ai pu profiter de la traversée. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Je mesure ma chance.
Salon passager
Outre le mal de mer, les mouvements du bateau compliquent les déplacements. Il faut se tenir aux rambardes. On a l’impression de voler ou d’être cloué au sol en fonction de la houle. Les échappées deviennent un défi. Les chaises sont soit vissées au sol, soit fixées à la table par des tendeurs. Elles glissent avec nous dessus, de la même manière que les assiettes glissent sur les plateaux. Le matériel vole, y compris le matériel informatique. Il faut tout fixer. Mais quand on regarde un film sur grand écran et que le bateau gite, pendant les scènes d’actions, on se croirait au Futuroscope.
Détour par Macquarie
Cette année, nous sommes passés par l’île de Macquarie, pour déposer quelques scientifiques australiens.
Macquarie Island
La manœuvre s’est faite au petit matin et très vite. Cette île australienne est réputée pour sa biodiversité. J’ai pu voir des dauphins (un jour avant), des manchots royaux et des puffins nager en bande, un orque de loin, des éléphants de mer se battre sur la plage, des damiers du cap et des pétrels géants. Je regrette de ne pas avoir l’objectif qui me permettrait de mieux les prendre en photo.
Manchots et Gorfous de Macquarie
Le pack
Aujourd’hui 10 décembre, j’ai vu mes premiers icebergs, mais toujours pas de pack.
D’abord, sont apparus de petits glaçons, qui sont de plus en plus nombreux. Les plus petits ressemblent à des sacs plastics qui flottent à la surface de l’eau.
Puis au loin un iceberg et de la banquise en morceaux.
Puis plus rien. La banquise a débâclé le jour de notre arrivée. Nous n’avons jamais vu le pack. Ça attendra cet hiver.
Je suis arrivée à Hobart le 3 décembre. Le plan initial était de ravitailler le bateau en kérosène le lendemain, puis partir en fin d’après-midi. La fenêtre météo était extraordinaire. Cependant, une anomalie sur un capteur a empêché le bateau de partir. Le problème technique a été long à résoudre. Nous avons alors loupé notre possibilité de ravitaillement en carburant. En plus, au bout de 48h de retard, une tempête nous menaçait. Nous avons donc attendu 3 jours avant de quitter Hobart.
Vie sur le port d’Hobart
Il y a une grande liberté de circulation dans l’Astrolabe. Pour l’instant, c’est un labyrinthe pour moi, même si on a eu droit à une visite du bateau par Jacques, le pilote des glaces. Le port est directement dans la ville. On peut sortir librement entre 8h et 22h, à condition de signaler qu’on est sorti, et qu’on est à nouveau dans le bateau. Mais, dans le périmètre du port, il faut porter un gilet jaune et se faire escorter dans nos déplacements. Il faut aussi montrer son passeport pour re-entrer sur le port.
Carte Postale sonore : dans l’Astrolabe en mode citadelle.
Première journée d’attente : Visite de Hobart
Je suis contente d’avoir pu visiter Hobart.
Hobart est une jolie petite ville anglo-saxonne. Elle met beaucoup en avant son lien avec l’Antarctique. Elle est le port privilégié des expéditions françaises et australiennes. Roald Amundsen y a séjourné, de retour de sa conquête du pôle Sud et a envoyé le câble annonçant la réussite de son expédition au roi de Norvège.
C’est une ville agréable, mais on y circule avec de gros pickups. Les piétons ont peu de temps pour traverser. Sur l’enregistrement ci-dessous, vous entendez dans la circulation les bips longs qui vous disent que vous n’avez pas la priorité. Puis, des bips accélérés : c’est le temps de vous avez pour traverser 4 voies. Imaginez !
Les bips des passages piétons d’Hobart
Deuxième jour : Visite du jardin botanique
Je dors très bien sur l’Astrolabe pour l’instant. La fatigue du voyage se fait sentir, je fais des nuits complètes. Je me lève vers 5h du matin ce que je trouve raisonnable. J’ai déjà eu des problèmes de décalage horaire plus violents.
J’ai profité des problèmes de l’Astrolabe pour visiter le jardin botanique avec d’autres futurs hivernants dans l’après-midi. On y voit toute la flore de l’hémisphère Sud, y compris dans îles subantarctiques. Le jardin est peuplé de perruches multicolores et de petits rongeurs pas farouches.
On voit qu’on est en Australie, avec les Eucalyptus géants
Bref, on a laissé le temps filer et nous nous sommes fait enfermer dans le parc. Nous n’étions pas les seuls. Eh oui, c’est l’été ici et le soleil se couche plus tard.
Troisième jour : randonnée sur le Mont Wellington
Comme les problèmes techniques du bateau persistaient, on s’est dit que ça valait la peine de visiter un peu plus loin. On est parti monter le Mont Wellington, pour voir des falaises de colonnes appelées « tuyaux d’orgues » par le ZigZag Track.
ZigZag Track
La randonnée n’était pas simple. D’abord, on a loupé le bus et on a attendu une heure. Puis, certains chemins étaient fermés, car un hélicoptère transportait des bigbags au sommet. On a fait une bonne partie du chemin sur la route finalement. La partie basse de ses versants est couverte d’épaisses forêts traversées par des zones déboisées par des feux de forêts. On y vois des fougères arborescentes et les chemins sont humides. Le sommet est minéral et aride.
Au sommet du Mont Wellington
On a mangé au sommet un repas tiré du sac. Le paysage est lunaire et la vue est magnifique. Le chemin du retour était beaucoup plus bucolique.
Sur le chemin du retour.
Et finalement, au retour, on a à nouveau loupé le bus et certains sont rentrés en courant. Pas moi.
Dernière journée d’attente
On a définitivement loupé notre créneau de ravitaillement en carburant et pris beaucoup de retard sur la fenêtre météo. On s’est fait ravitailler par camion le matin.
Ravitaillement au petit matin.
J’avais un dernier quartier libre que j’ai utilisé et on est parti dans l’après-midi. Le départ a été très émouvant.
Départ d’Hobart : Piste d’atterrissage de l’hélicoptère à l’arrière de l’Astrolabe et nos bouteilles d’hélium (pour les radiosondages) tout à bout de la piste.
Je vous raconterai la traversée au prochain épisode.
J’ai déménagé de ma maison de Najac le 3 novembre pour habiter (toujours à Najac) chez des amis. Pendant quelques semaines, je n’en finissais plus de dire au revoir aux gens, mais j’en ai profité pour visiter tout ce que je n’avais pas pu voir jusque-là : la grotte de Pech Merle, Saint-Cirq-Lapopie et les abbayes de Beaulieu et celle de Loc-Dieu.
J’ai participé à un dernier bal-trad’
Puis j’ai définitivement quitté mon nid le 24 novembre.
L’aventure ne commence pas tout de suite
Pour rejoindre les terres australes, je n’ai pas pris le trajet que j’envisageais lorsque je me suis présentée aux écoles primaires de Najac et de La Fouillade : un train pour Paris, un vol pour Sydney, un avion pour Hobart et le bateau pour DDU.
De Najac à Paris
Je suis d’abord partie en voiture pour Chaumont avec Benjamin pour voir de la famille. Il faut dire que je n’étais encore jamais allée à Conques. J’attendais d’être hors saison touristique. C’était le bon choix. Conques est magnifique ! Nous sommes remontés via Aubusson et son musée de la tapisserie, puis via Montluçon et son musée de la musique populaire. Encore une victoire de la muséographie moderne !
J’ai finalement pris le train à Chaumont le jour de mon départ pour Hobart. Le 1er décembre, un jour de grève. Mais tout s’est bien passé.
De Paris à Hobart.
A Paris-Charles de Gaulles, j’ai retrouvé des hivernants que j’avais rencontré lors du séminaire à Plouzané. Le voyage depuis Paris a duré 32 heures, avec une escale à Doubaï et une à Melbourne. Je suis arrivée à Hobart à 7h le 3 décembre 2023. Et enfin, nous sommes arrivés à l’Astrolabe.