L’Astrolabe nous amène de Hobart à DDU. Mais il sert aussi à la recherche scientifique. Des aménagements particuliers ont été réalisés pour faire des prélèvements : au moins une rampe de lancement des sondes XBT et un robinet de prélèvement d’eau de mer. Deux projets s’y déroulaient durant ma traversée. Ils se plaçaient tous deux dans le cadre d’une meilleure connaissance de l’océan global.
Profils de température par XBT
Dans l’Astrolabe, je partageais mon poste (ma chambre) avec deux scientifiques qui se relayaient pour faire des mesures de profils de température tout au long de la traversée entre Hobart et Dumont d’Urville. Comme chez les marins, elles faisaient des quarts. Il ne fallait pas faire de bruit, ni la nuit, ni le jour parce qu’il y avait toujours quelqu’une qui dormait dans la chambre.
J’ai eu la chance de participer pendant quelques heures à leur programme scientifique. Elisa avait pour projet de valider une paramétrisation de hauteur de l’océan en combinant 1/ la fauchée d’un satellite défilant qui passait juste au-dessus de l’Astrolabe entre Hobart et Macquarie (qui lui donnait cette hauteur) et 2/ les profils de températures de l’océan que nous allions mesurer à l’aide de sondes XBT.

Les profils étaient mesurés toutes les heures ou toutes les deux heures durant la majeure partie de la traversée. Mais sur certaines portions de notre voyage (quand nous étions sous la fauchée du satellite) nous passions en période d’observation intensive durant laquelle les sondes étaient lancées toutes les 20min.

En général, nous étions 2 ou 3 par équipe et nous lancions les sondes durant 2h avant d’être relayés. Quand le bateau penche d’un coté, il faut lancer du coté qui n’est pas libre d’eau. Donc en fonction du vent, le lancer ne se fait pas toujours du coté de l’ordinateur qui fait l’acquisition des données. Il faut faire le lancer, puis revenir pour visualiser l’acquisition.

C’est compliqué de passer de bâbord à tribord entre chaque lancer.

Isotopes
Un autre projet consistait à prélever des échantillons d’eau de mer pour mesurer le rapport isotopique entre l’oxygène 16 et l’oxygène 18 sur le trajet. Une fiole numérotée est remplie toutes les heures. Ouvrir un robinet, c’est beaucoup moins contraignant que de travailler sur les sondes XBT et on peut le faire seul.


Dans la cale
Les deux projets se déroulent dans la cale de l’Astrolabe. Il s’agit de l’entrepôt de la cargaison. On y fait du sport, en particulier sur un vélo d’appartement. Comme tous les meubles du bateau, il est bien attaché au sol.

La pièce est vaste et encombrée.

Elle est bruyante, froide et humide.

Si on était seul durant les expériences, ce serait un peu triste de se sacrifier ainsi pour la science.
2 réponses sur « Science à Bord de l’Astrolabe »
Super tous ces récits!! J’espère que tu es bien arrivée et que tu t’acclimate bien! Les paysage sonores c’est une super idée aussi! Merci de partager ton voyage!
Bises,
Laura
Merci pour ton message. J’essaierai mettre plus articles dans les semaines à venir. Bisou